La Biennale "Off"
Lors de chaque édition de l'Été des Portraits, un certain nombre d’invités constitue la Biennale "Off" avec plusieurs expositions thématiques.
La Biennale "Off" est l'occasion de découvrir le travail de plusieurs photographes de renommée nationale et internationale, dans une approche artistique et esthétique.
En 2021, nos invités d’honneur (guests) ont été :
• Anny Duperey, marraine de l'édition
• Éric Bouvet (Paris)
• Françoise et Jacques Hirn (Le Mans)
• Charles Lelu (Mercurey)
• Louise et Joseph Simone (Québec - Canada)
• Laurent Yeghicheyan (Marseille)
• Gianni Bellesia (Mantou / Italie)
• Les MOFS 2019 (Membres du jury)
Anny Duperey
Exposition photographique à l'Espace Robert Cochet
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
"C’est vers 24 ans que j’achetais mon appareil photo, un Leicaflex SL2. Pendant une vingtaine d’années, je m’adonnais passionnément à la photographie argentique, travaux de laboratoire inclus. Paysages, natures mortes, mais aussi portraits de mes camarades acteurs. J’aimais par dessus tout ceux où ils n’étaient pas "en représentation", que je saisissais parfois sans qu’ils s’en aperçoivent. Capter un instant d’abandon véritable, leur personnalité profonde. Saisir un petit bout d’âme, et en faire un de ces "portraits intemporels" que j’aime tant..."
Née le 28 juin 1947 à Rouen, Anny Duperey est comédienne de théâtre et de cinéma mais elle est également peintre, écrivain et photographe.
Lorsqu’Anny arrive à Paris pour démarrer sa carrière de comédienne, elle aune vingtaine d’années et vit chichement dans un studio meublé. Elle a hérité des photos de son père qu’elle s’est dépêchée, sans même y jeter un œil, d’enterrer au fond d’un tiroir, qu’elle ne rouvrira que vingt ans plus tard et qui donneront "Le Voile noir".
Elle a étudié à l’École nationale des Beaux-Arts de Rouen, au Conservatoire d’art dramatique de Rouen, puis au Conservatoire national d’art dramatique de Paris. Elle a joué 25 pièces au Théâtre, du plus classique Giraudoux et Shakespeare à des œuvres plus contemporaines, comme André Roussin. Au cinéma et à la télévision, ce n’est pas moins de 86 films qu’elle a interprété auprès de grands réalisateurs, comme Jean-Luc Godard ou Alain Resnais.
Sans compter les 13 saisons de la célèbre série télévisée "Une famille formidable". Elle a reçu de nombreuses distinctions et récompenses : 2 Sept d’or de la meilleure actrice de fiction, 1 nomination au César du meilleur second rôle, 5 nominations au Molière de la meilleure comédienne. Elle est l’auteur de romans à succès dont "Le Nez de Mazarin", "L’Admiroir" (couronné par l’Académie française), "Allons voir plus loin, veux-tu ?", "Une soirée", et d’ouvrages plus autobiographiques comme "Le Voile noir", "Je vous écris…" et, plus récemment, "Le rêve de ma mère" en 2017, qui paraît en même temps que son livre-photo "Les photos d’Anny".
En Juillet-Août 2018, elle a exposé ses photographies argentiques en Corrèze, auprès de celles de son père, Lucien Legras. En novembre 2018, la galerie parisienne VOZ lui a consacré une exposition reprenant l’ensemble de son œuvre photographique. Dans le cadre des quinzième Promenades photographiques de Vendôme, elle sera mise à l’honneur en compagnie des photographies de son père et de sa sœur.
En janvier 2019, ses photos ont été exposées dans le cadre de la manifestation Carte Blanche aux galeries d’art à l’espace Landowski de Boulogne Billancourt. Une exposition lui a été consacrée en Février 2019 à la galerie Chapitre XII de Bruxelles. De la mi-Mai à la mi-Juin 2019, la galerie Parallax à Aix-en-Provence lui a ouvre ses portes. En septembre 2019, elle a été la marraine et l’invité d’honneur du festival Off de "Visa pour l’image" où une exposition lui a été dédiée au Palais consulaire. En Octobre 2019, elle exposa en Belgique à Waterloo dans la célèbre galerie "Les écuries".
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Nathalie Baye - © Anny Duperey
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Éric Bouvet
Expositions photographiques
au Square Jean-Moulin et au Jardin de la Collégiale
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
Depuis quatre décennies, Éric Bouvet parcourt le monde et couvre les plus grands événements marquants de l’humanité ainsi que la plupart des conflits qui changent le cours de l’histoire. Son engagement dans la photographie et la richesse de ses témoignages sont récompensés par de nombreux prix : 5 World Press, 2 Visa d’Or, le Prix Paris Match, le Prix du correspondant de guerre, le Prix du Public de Bayeux, la Médaille d’Or du 150e anniversaire de la Photographie, le Prix du Front Line Club.
À 20 ans, il entre à l’Agence Gamma et couvre plusieurs conflits dont ceux d’Afghanistan, d’Irak ou du Soudan. En 1990, il reçoit le World Press catégorie “News” pour ses images des funérailles de l’ayatollah Khomeini. Il débute ensuite une carrière de photographe indépendant. De la chute du mur de Berlin au soulèvement du peuple ukrainien en 2014, il n’a jamais cessé d’illustrer les révoltes populaires.
Son travail a notamment été récompensé par le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre en 2000, pour son sujet sur les affrontements en Tchétchénie, et par un Visa d’or News en 2014, pour son reportage à Bab al-Azizia, en Libye, sur la fin du régime de Kadhafi. Ses sujets, réalisés en 2012 sur les rassemblements pacifistes Rainbow Family et Burning Man, marquent une pause salvatrice dans sa carrière internationale.
Éric Bouvet a reçu le Prix Polka du photographe de l’année 2020 pour la globalité de son travail sur la crise sanitaire du Covid-19.
La première ligne. Service de réanimation. Hôpital Lariboisière. APHP. Paris
" Série née de mon expérience de photographes de conflits durant plusieurs décennies. Dans une armée conventionnelle, suivant les moyens du pays, il faut entre six à dix personnes pour la logistique du combattant. Je me suis posé la question en ayant travaillé cette année durant les confinements dans les services de réanimations, combien de personnes pour s'occuper d'un patient ? Il faut donc douze personnes.
J'ai été subjugué par le travail de ces professionnels de santé, dans leur devoir, leur tâche, leur humanité. Il m'a semblé évident de leur donner une autre visibilité qu'au milieu de leur lieu de travail et complètement anonyme derrière leur masque.
Les voici donc à visage découvert ces femmes et hommes incroyables avec leur témoignage, fort, très fort… Ils m'ont touché… Il m'est arrivé dans mes quarante années de journalisme de ne plus appliquer ce devoir de neutralité qu'il nous doit être, oui cette fois ci, encore, l'émotion et l'admiration l'ont emporté. Nous leur devons beaucoup. Ce n'est plus à la mode de les applaudir, mais moi je ne les oublierai jamais. "
Exposition photographique au Square Jean-Moulin - du 11 juillet au 31 octobre 2021
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Chaos (Ukraine - Espagne - France)
" Ces quelques images ne sont que la genèse de ce projet commencé en 2014, coupé dans mon élan par la chute des budgets alloués par la presse qui était mon principal employeur. J'ai soixante ans cette année mais je compte bien continuer cette série.
Le photojournalisme que j'ai connu dans les années 1980 n'a plus lieu d'être. Les ponts sont jetés car comment nommer ce travail ? Un documentaire ? Un travail de photographie contemporaine ? Un témoignage ? Qu'importe comment vous le percevez, l'important c'est qu'il y ait une réflexion ! C'est le propre d'un travail journalistique, photographique, artistique. L'auteur peut prendre le biais qu'il voudra, du moment que le spectateur soit réceptif au questionnement, car c'est de cela qu'il s'agit, mon métier c'est de vous donner des éléments pour vous faire réfléchir, sans apporter de réponses.
Le travail est en partie fait avec une chambre grand format 4X5 avec du film négatif couleur. Le but est de photographier une personne, et sur la même vue faire une superposition de ce qu'elle voit, ce qu'il y a donc derrière mon dos. L'on nous reproche souvent notre point de vue, notre cadrage dans mon métier de photographe. Car un cadrage dirige le regard, l'opinion du spectateur, il n'y a donc pas de vérité absolue. De ce fait, j'élargis la scène en montrant le recto-verso de ces lieux de chaos, qu'ils soient politique, conflictuel, sociétal, climatique, écologique... "
Exposition photographique au Jardin de la Collégiale - du 11 juillet au 31 octobre 2021
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© Éric Bouvet
Françoise et Jacques Hirn
Photographes sociaux au regard esthétisant, créatif et respectueux. Exposition photographique à l'Espace Robert Cochet
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
Françoise et Jacques Hirn, photographes dits "sociaux", posent un regard sur la féminité, le sujet n'est pas nouveau, mais l'arrivée du numérique et des réseaux sociaux ont accentués le phénomène, mais pas toujours de façon élégante !
Leur regard à eux se veut esthétisant, créatif et respectueux, en y apportant une présentation des images peut-être plus personnelle.
La mise en valeur des portraits a toujours été une constante au sein de leur activité : portraits photographiés et retouchés en peinture.
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© Françoise et Jacques Hirn
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Charles Lelu
Exposition "Génération 2020 : Avoir 20 ans en 2020"
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
Travail autour du portrait de jeunes de la Génération 2000 qui ont 20 ans en 2020.
Après un audit, le même pour toutes et tous, autour de cinq thèmes : la Liberté, le Travail, l'Argent, le Bonheur, l'Amour, s'en est suivi un entretien individuel pour analyser les différentes réponses. Ce travail me tenait à cœur depuis fort longtemps, au vu de grands reportages sur des jeunes du monde entier. Parfois privés d'adolescence et passés trop vite à l'âge adulte ou bien enrôlés de force dans des conflits armés, obligés de faire vivre leur famille, exploités dans certains cas...
Je voulais savoir comment se positionnent nos jeunes en France et comment ils appréhendent leur avenir au même âge.
Réalisation de portraits avec un parti pris : le même type de lumiére et un fond noir, la nuit, un élément féminin, mettant en valeur leurs visages et révélant leur personnalité. Les prises de vues et les compositions sont en revanche différentes, ponctuant leurs propos sur ces cinq thèmes. Un travail très enrichissant pour les deux parties, pour les jeunes comme pour moi. Ils se révèlent à travers l'image et pour moi c'est un éclair de lumière qui m'aide à mieux comprendre la génération 2000. Ce travail confirme que pour la plupart, nos jeunes de 20 ans ont souvent des désirs simples, sont encore pleins d'illusions, d'ambitions et bien sûr de doutes... Mais après tout, cette génération est-elle si différente de la nôtre ou de celle de nos parents ?
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© Charles Lelu
Louise et Joseph Simone
Exposition photographique Underwater
Grilles des Thermes au Quartier Thermal
La carrière prolifique de Joseph et Louise Simone en tant qu'artistes de renommée internationale a débuté en 1975 lorsqu’ils ont ouvert leur propre studio à Montréal, Québec, Canada. Tous deux ont reçu de nombreux titres de prestige au Québec, au Canada et aux États-Unis. Ils sont tous deux membres du prestigieux groupe de Cameracraftsmen of America.
Ils ne cessent de pousser leurs limites. Ces dernières années, leur parcours et leur évolution en photographie les ont amenés à explorer un nouvel art visuel alliant photographie numérique, peinture et utilisant d'autres matériaux.
Louise et Joseph Simone sont tous deux instructeurs internationaux pour Professional Photographers of America. Leur passion pour créer des images originales et remarquables est infinie. Ils ont enseigné de nombreux ateliers autour du monde pour des photographes professionnels afin de partager leurs expériences et connaissances avec leurs pairs. Le partage des connaissances et passions est, pour Louise et Joseph, une valeur fondamentale afin de grandir et progresser.
Tous deux ont reçu le titre de Master Craftsmen de la photographie au Québec, au Canada et aux États-Unis. Un grand nombre de leurs images sont dans la collection permanente au Canada ainsi que dans celle des Professional Photographers of America. Louise et Joseph Simone ont également reçu l'honneur de la Citation nationale de la Corporation des maîtres photographes du Québec en 2014 et du Canada en 2011, ainsi que le prix du service international Warren Motts de Professional Photographers of America en 2014.
En 2005, Joseph a reçu l'American Society of Photography Fellowship.
En 2015, Louise a reçu les prix suivants : Le Fellowship de l'American Society of Photography, le Golden Medallion de l’ASP, le Diamant Photographe de l'année, le Prix d'Excellence en Imagerie, "Premier Grand Imaging Award" pour la catégorie Portrait d'enfant, "Grand Imaging Award" pour la catégorie Portrait.
La même, pour la 6e fois, Joseph a reçu le titre de «Photographe portraitiste de l'année» et Louise a été nommée «Artiste photographe de l'année au Canada». En 2016, Louise était Photographe de l'année Diamond ; Joseph a été nommé Photographe Or de l'année et a reçu la 3e place pour le "Grand Imaging Award for Child Portrait".
En 2017, Joseph a reçu le Prix du Photographe Platine de l'année et la 2e place pour le portrait d'enfant. Louise a été Photographe Or de l'année.
En 2018, Joseph a obtenu le Photographe Diamant de l'année et Louise, le trophée de la Photographe Or de l'année, tous deux en nomination pour le "Grand Award Imaging".
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© Simone
Laurent Yeghicheyan
Composition picturale intimiste - Rue de la Collégiale
Laurent Yeghicheyan nous présente la somme de son travail, à mi-chemin entre l’image pure et la composition picturale intimiste. C’est à Marseille qu’il œuvre aujourd’hui, et conserve toujours à l’esprit que, si la photographie fixe pour ensuite prolonger l’instant dans le temps, elle demeure un rapport direct à l’Être. Convaincu et initié à l’analyse de l’image, il nous propose la lecture de nos visages, de nos corps et bientôt de nos âmes. Quand un œil dans le cœur de l’objectif vient parler à notre "Moi" profond. Venez à la rencontre d’un photographe "catharsique".
Dans sa recherche de l'essentiel, Laurent propose de nous raconter l'histoire d'un homme ou d'une femme. Le masque social est gommé, le style est alors centré sur les sensations du sujet, parfois nu, parfois costumé, au gré de l'envie, comme l’idée d’offrir aux "imagés" une seconde peau : il enduit parfois les corps d’argile blanche, il renvoie l’être à son état naturel - modelage et parcours initiatique de la substance. Texture de peau, gestuelle et entrée dans la lumière de ces corps statufiés adoptant une allure mystique obligatoirement esthétique.
Jamais grossier, uniquement guidé par ses ressentis, Laurent ne s'arrête pas là : inclusion des sujets
dans la matière Nature... Il éprouve alors le besoin d’aller plus loin dans ce voyage. Son imaginaire explose les conventions dans la fusion des corps humains avec la terre, la roche, les herbes et les arbres. Parfois une femme dort, libérée et confiante, réunie dans son être, sur un lit, dans cette chambre où elle n'aurait jamais cru pouvoir trouver le sommeil. Laurent est poète, Laurent allège des maux... Il se défait de ses propres liens.
Vous saurez alors faire votre propre lecture de ses images.
Élu major au titre de Portraitiste de France à deux reprises, en 1999 et 2005, au titre de Portraitistes de France à deux reprises, par le Groupement National des Photographes Professionnels, membre et formateur en son temps, Laurent Yeghicheyan arbore au printemps 2007 une nouvelle approche de son travail, plus individuelle, en s’installant à Marseille.
Dans ses débuts, Laurent Yeghicheyan est fasciné par le monde du spectacle. Il s’initie au travail du
son, de la lumière, du maquillage, des costumes, du décor… et découvre enfin sa vocation : il sera
photographe ! C'est ce parcours inhabituel qui génère aujourd’hui cette approche si particulière. Au cours de longs entretiens avec ses modèles, par de multiples prises de vues… maquillage, ambiance
musicale et mise en scène… l’artiste rassure, accompagne et libère les sujets.
À Marseille, il s’affirme. Son style vient à lui quand il se tourne vers ce qui lui paraît essentiel :
l’être et non le paraître. Quand il entend l’inévitable "je ne suis pas photogénique", Laurent
rétorque : "qu’au delà d'une simple question de physique, d'idéal plastique, il y aurait la
sublimation d'un corps a priori banal, qui, pour une fois, et toutes les autres fois, pourrait se
découvrir gracieux".
Aux antipodes du "tenez-vous droit et faites moi un sourire", Laurent tente de faire tomber les
masques de l’apparence. Il tient compte de ce que chaque individu peut éprouver face à un objectif.
C'est ainsi qu'il écoute et observe attentivement chaque personnalité, sa façon de se mouvoir,
d'appréhender l'espace du studio pour y créer un univers familier en confiance. Cette rencontre
"photo-générique" fait du photographe le révélateur de l’émotion de celui qui veut s'exprimer,
quand, le plus souvent, il n'est ni entendu et encore moins compris.
L'œil de Laurent intervient sur son prochain, situant l'émotion dans une part d'élégance, souvent
d'ingénuité, si ce n'était dans le sombre… Le caractère de chaque être, un et indivisible, son "Moi
pur et intérieur", en cela qu'il s'abandonne pour se sentir unique à cet instant.
Situé dans la continuité d'une démarche de reconstruction d'amour propre, telle une analyse, en
cela, le travail de studio offre l'inattendu : instant d'échange, basculement vers la détente, énergie
magique et puis… l'image. La première, et très rapidement toutes les autres, parce qu'il faut toujours
capter l'étonnement instantané du sujet. Il se pourrait que cela ne dure pas forcément longtemps.
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© Laurent Yeghicheyan
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Gianni Bellesia
Exposition photographique à l'Espace Robert Cochet
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
© Simone
Gianni Bellesia, photographe italien originaire de Mantou, expose le "Fermatempo" (L'arrêt du temps), une traduction moderne et terrestre de la bouteille à la mer.
Les voyageurs, mais surtout les marins d'autrefois, lorsqu'ils devaient garder quelque chose de précieux pendant les voyages interminables, sur les navires où l'humidité et la salinité imprégnaient tout, surtout des documents ou de petits objets évocateurs, les détruisant en peu de temps, ils avaient trouvé une méthode efficace pour les protéger, tout en pouvant les observer et en profiter en même temps : ils les mettaient à l'intérieur des bouteilles vides de boissons alcoolisées qui ne manquaient jamais sur les navires, qu'ils fermaient ensuite avec un bouchon.
De ces temps lointains, la tradition de confier des messages importants, parfois désespérés, parfois d'amour, aux bouteilles jetées à la mer nous est parvenue. Certaines de ces bouteilles ont été retrouvées même des siècles plus tard et sont épuisées parmi les collectionneurs. Toujours dans les bouteilles, les marins ont commencé à construire de petits navires qui, dans les ports où ils débarquaient, vendaient ou troquaient des boissons alcoolisées plus précieuses que celles consommées sur les navires.
Aussi de ces siècles lointains, nous sont parvenus d'autres bouteilles "protectrices", où non seulement les marins, mais aussi les prisonniers, les missionnaires, les soldats et d'autres hommes avec une grande foi et autant de patience, ont fait à l'intérieur, crucifié avec tous les symboles autour de la passion du Christ. Dans certains endroits, ces œuvres dans les bouteilles s'appelaient : "Le Calvaire dans la bouteille", dans d'autres : "L'arme du Christ", et dans d'autres encore : "le Via Crucis dans les bouteilles".
Ce qui est certain, c'est que de toute façon la bouteille dans ces types de productions artistiques et religieuses a pris le sens d'un contenant qui protège et préserve quelque chose, contre l'usure causée par les agents atmosphériques, ou d'autres agents destructeurs externes tels que la poussière, l'humidité, mais même par négligence. Ces objets protégés pouvaient être observés et appréciés sans être ruinés.
C'est le sens de bouteille comme objet de protection, il a été symboliquement utilisé par Gianni Bellesia comme un conteneur qui protège des moments importants du temps, représentés dans des images uniques et irremplaçables réalisées en un seul exemplaire avec un petit spot photographique à développement immédiat.
À l'heure actuelle où des millions d'images sont prises chaque jour, dont la majorité ne sont plus observées ni même imprimées, ou pire encore, sont dispersées dans l'immense monde d'internet, sans même avoir la possibilité de les récupérer, voici ici une opération comme celle-ci qui choisit et crée une image, unique, irremplaçable, petite mais importante, comme une manière créative d'aller à contre-courant.
Ici, à l'intérieur du flacon « protecteur », se reconstitue un microcosme composé de l'image et d'autres petites choses qui sont le véritable cadre de l'événement ou du sujet représenté. L'instant est alors, comme par le passé, fermé par un bouchon et fixé par une cordelette et un cachet de cire portant les initiales de l'auteur de l'objet d'art. Une manière lente d'arrêter la frénésie presque hystérique avec laquelle nous voulons aujourd'hui réparer tout ce qui nous arrive, une manière calme, où, en temps voulu, Gianni Bellesia s’arrête pour construire un objet d'art évocateur, précieux, unique et irremplaçable.
Dans une période où les images courent vite sur les téléphones, sur les réseaux sociaux, ici le photographe essaie avec cette opération d'arrêter et de protéger des moments précieux, avec un verre qui ne peut pas modifier son contenu comme cela se produit en un clic sur un smartphone. Au contraire, le verre de ce flacon protège l'image qu'il contient, et toute son histoire concise, de tout effacement, de toute divulgation ou de toute suppression accidentelle.
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© Gérard Cimetière
Les Meilleurs Ouvriers de France 2019
Exposition photographique - Rue de la Collégiale
Du 11 juillet au 31 octobre 2021
Exposition en grand format de deux portraits de chaque Meilleur Ouvrier de France (soit 10 portraits MOF 2019), membres du Jury de l'Été des Portraits 2021.
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